Quand vous arriverez au « chemin de la joie », arrêtez-vous longtemps et pensez à moi.
Ce chemin était vraiment le chemin où la joie régnait en maître. Il n’a pas beaucoup changé avec ses bosquets d’aubépine bien entretenus par les viticulteurs. Nous sommes en 1957-58 et toujours la même bande.
Nous arrivions en vélo. Là nous y campions une à deux fois durant l’été. Nous étions déjà plus âgés et notre âme toujours aussi pure ! Loin de nous l’idée du mal !
Dans le petit bois d’à côté nous installions nos tentes de fortune (plutôt des bâches!) .
Seuls les garçons y passaient la nuit. Nous avions notre casse-croûte du soir, les gâteaux et le lait froid pour le réveil.
Avant de nous endormir nous faisions de bonnes parties de billes et j’apprenais à mes camarades quelques chansons scoutes que j’ai oubliées maintenant. Pas de feu de camp !
Les filles n’arrivaient que le lendemain midi, en vélo aussi, avec le pique-nique et les déguisements. Là , nous célébrions des mariages avec les rideaux en dentelle qui serviraient de voile et les vestes noires bien trop grandes ayant servi aux grands-pères. Les branches d’aubépine offraient de beaux bouquets aux futures mariés. L’odeur douce et sucrée de l’aubépine me chatouille encore les narines. Le grand défilé se mettait en route tout le long du chemin et à la fin il y avait la célébration. Je faisais toujours le curé. Allez me dire pourquoi ?
C’était de grandes et belles fêtes et quelques mamans dont la mienne se joignaient à nous dans l’après-midi apportant gâteaux et sirops.
Avec peu nous avions le sens de la fête et ce chemin y a contribué. Un vrai couple s’est formé dix ans plus tard comme quoi, qui vient à qui sait attendre !
En ce qui me concerne, l’aubépine d’autrefois ayant dû trop m’accrocher, a fait que je suis resté le célibataire le plus joyeux de la bande. A discuter !
Merci à ce chemin et aux bons moments passés en ce lieu.